Akram Al-Ahmad et Mariam Ahmad sont journalistes. Akram a fondé la première agence de presse libre de Syrie, le Syrian Press center. Mariam, son épouse, a été une des premières femmes syriennes à se former en journalisme. Elle a exercé quelques années avant de se réfugier en France en 2017. Lors d’une rencontre avec les étudiant·e·s du Master journalisme et médias numériques, iels ont expliqué leur choix de continuer à exercer leur métier malgré le danger perpétuel.
Akram Al-Ahmad est journaliste depuis 2011, il a exercé quelque temps avant que le déclenchemen de la révolution syrienne, en mars de la même année. Il a été un des premiers à couvrir et à documenter cette révolution malgré les difficultés matérielles rencontrées. Constatant le manque de journalistes sur le terrain, il a également décidé d’en former : « Nous étions constamment en état de difficulté et de pauvreté dû au manque de formation de journalistes. » Le Syrian Press center qu’il a fondé est donc composé d’une rédaction bénévole qui fait également office d’école de journalisme. Les femmes y sont admises, une première puisque le métier leur est difficilement accessible en Syrie. Mariam Ahmad, professeure de français, a été la première à sauter le pas. Elle s’est sentie investie d’une mission, celle de se former au journalisme, afin de pouvoir médiatiser la situation syrienne, mais également pour encourager d’autres femmes à choisir, elles aussi, cette profession.
Mercredi 27 novembre, iels sont venu·e·s à la rencontre des étudiant·e·s du Master journalisme et médias numériques de Metz. Pendant l’intervention, iels ont expliqué leur engagement et ont sensibilisé les étudiant·e·s aux conditions de travail des journalistes syriens. Iels ont également accepté de répondre à toutes les questions des étudiant·e·s sur la guerre civile syrienne, qui dure maintenant depuis 8 ans. Akram et Mariam considèrent que de fausses informations circulent sans cesse dans les médias occidentaux. Des informations faisant croire que la guerre serait finie et que les exactions envers les civils n’existeraient plus.
À travers leur travail sur le terrain, ils ont tenu à rétablir la vérité. Les civils sont encore la cible d’exactions notamment à Idlib, dans le nord-ouest du pays, dernière province échappant au contrôle du régime. Akram continue aujourd’hui d’exercer son métier, tandis que Mariam a choisi de venir se réfugier en France et de protéger ses enfants.