Le 16 janvier, les étudiant·e:s du MJMN recevaient les journalistes Claire Marchal et Déborah Jacquot, membres de l’association « Prenons la Une ». Entre débats, questionnements et constats criants, la place des femmes dans les médias et leur représentation étaient au cœur de cette rencontre.
Créée en 2014 par Claire Alet et Léa Lejeune, l’association « Prenons la Une » œuvre pour « une juste représentation des femmes dans les médias et pour l’égalité professionnelle dans les rédactions ». Journalistes économiques, elles ont choisi de baser leur constat ainsi que leur combat sur des chiffres et des preuves numériques. L’objectif étant de sensibiliser et de donner à voir des pratiques sexistes qui existent encore.
Dans un article-bilan sur la féminisation des médias, les chercheuses Béatrice Damian-Gaillard et Éugénie Saitta rappellent qu’en 2017, parmi les postes de rédacteurs et rédactrices en chef seuls 38% étaient occupés par des femmes. Le chiffre baisse fortement lorsqu’il s’agit des directeurs et directrices de rédaction pour s’élever à 26%. Ce sont les constats chiffrés que tirent Claire Marchal et Déborah Jacquot devant les étudiant·e·s du Master Journalisme et médias numériques, qui les ont reçues le 16 janvier. En cause, le « plafond de verre » qui empêche, encore aujourd’hui, les femmes d’accéder à des postes à responsabilités.
Ateliers, quizz ou encore sondages, les intervenantes ont sensibilisé les futur·e·s journalistes et leur ont partagé des réflexes. Savoir déceler une « une » sexiste, faire attention aux formulations lorsqu’il s’agit d’un article sur un féminicide, ou encore interroger des femmes spécialistes trop peu mises en avant.
Autant d’exercices qui permettent de déconstruire tout un système de pensée auquel les médias participent, parfois même inconsciemment. À la question du militantisme ou de l’implication politique, les deux journalistes ont été unanimes : elles sont avant tout engagées auprès des rédactions et des formations journalistiques.